Marie-Antoinette à l’honneur à la Conciergerie

By on 18/10/2019

De son vivant, jusqu’à nos jours, Marie-Antoinette est un des personnages historiques les plus représentés et commentés par des tableaux, des livres, des biographies et des films. Ce véritable symbole d’une féminité malmené, condamné au malheur fait aujourd’hui l’objet d’une grande exposition parisienne à La Conciergerie.

 

Née dans les milieux les plus privilégiés, elle affiche une modernité rare pour son époque. Loin des femmes dociles pour garder leur rang, elle ne cache jamais son désir de mener une vie indépendante au cœur de la Cour la plus brillante d’Europe. Sa rencontre avec l’Histoire lui confère un rôle politique tout en la condamnant à un destin tragique. L’exposition illustre et fait comprendre, tant historiquement que par une approche comparée et critique, cette surreprésentation mondiale de Marie-Antoinette.

Divisée en trois parties, l’exposition s’intéresse d’abord aux différentes représentations de la reine lors de ses dix dernières semaines, qui correspondent aux moments les plus dramatiques de sa vie. La Conciergerie, qui la met à l’honneur aujourd’hui, fût sa dernière demeure dans sa cellule où elle se prépare à une mort prochaine. On y retrouve un certain nombre de témoins mémoriels : chemise, souliers, ceinture, plan d’aménagement des lieux et documents d’archives autour du procès et de l’exécution de la reine.

Marie-Antoinette quittant la Conciergerie, le 16 octobre 1793.Marie-Antoinette quittant la Conciergerie, le 16 octobre 1793

Chemise ayant appartenu à Marie-AntoinetteChemise ayant appartenu à Marie-Antoinette

En avance sur son temps, Marie-Antoinette semble aujourd’hui comme la nouvelle conception de la célébrité, tel qu’elle se met en place entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle : la reine de France est un personnage public, mais elle revendique cependant un espace privé et l’autonomie de son for intérieur, autant de particularités nouvelles pour la monarchie française, qui suscitent chez le public le désir d’en savoir davantage sur sa personnalité. Pour illustrer cette dichotomie entre vie publique et vie privée, l’installation propose de mettre en lumière vingt événements, publics ou privés, dans la vie de Marie-Antoinette, de sa naissance à sa mort, puis à ses funérailles officielles en 1814 à partir de vingt livres édités entre 1788 et la période actuelle. Cet intense éditorial sur son histoire représente un des moments forts de l’exposition. On y retrouve ses différentes représentations, qui ont évolué en fonction des moments de sa vie et surtout depuis sa disparition. Quatre corpus permettent d’organiser cette profusion d’images hétérogènes de Marie-Antoinette, marquées par le motif de la reproduction en série.

Portrait de Marie-AntoinetteMarie Antoinette à la Rose, Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun 1783

Marie-Antoinette_en_grand_habit_d-apres_Elisabeth_Louise_Vigee_Lebrun_1779-1788_©_Chateau_de_Versailles_Dist_RMN_Christophe_FouinMarie-Antoinette en grand habit d’après Élisabeth Louise Vigée-Lebrun, 1779-1788

Le_hameau_de_la_reine_©_Pierre_et_GillesZahia Dehar  en Marie-Antoinette – Le hameau de la Reine, par Pierre et Gilles 2014

Marie-Antoinette_par_Fernando_Botero Marie-Antoinette à la rose par Fernando Botero

Une politique d’hommage à la reine s’est constituée dès la mort de Marie-Antoinette, notamment lors des fouilles officielles pour retrouver ses restes puis de ses funérailles nationales à la Basilique Saint-Denis, en janvier 1815 sous la première Restauration. Une première chapelle expiatoire est inaugurée le 16 octobre 1815 à la Conciergerie sur l’emplacement de sa cellule. La Chapelle expiatoire, construite sur l’ancien cimetière de la Madeleine, à l’endroit où avaient été inhumés les corps de Louis XVI et de Marie- Antoinette, est achevée en 1826. Ces trois monuments représentent des espaces importants de cet hommage.

Reine très moderne et coquette, la mode et la beauté ont tenu une place forte dans sa vie et son histoire. La mode s’est donc emparée du personnage, le transformant en phénomène ultra-contemporain et iconique, rapprochant la reine de plusieurs top-modèles récents. Robes, accessoires, escarpins, extraits de magazines et projections incarnent cette tendance. Impossible également de faire l’impasse sur ses coiffures, sa chevelure ayant sans cesse été mise sur le devant de la scène, depuis la vogue des immenses perruques « à la belle poule » au début des années 1780, jusqu’aux reprises de ce motif dans la mode, les arts, la publicité d’aujourd’hui, en passant par le culte ses cheveux qu’on retrouve dans les reliquaires de la tradition royaliste. Ce motif prend ainsi des aspects très changeants et ambivalents : de la dénonciation d’une coquetterie excessive à la vénération d’une reine pieuse, sacrifiant sa chevelure pour se présenter purifiée devant le jugement divin.

Queen Marie-Antoinette in a Court, dress by Elisabeth Vigée Lebrun. Auto-portrait par Kimiko YoshidaQueen Marie-Antoinette in a Court, dress by Elisabeth Vigée Lebrun. Auto-portrait par Kimiko Yoshida

Royal_Blood_Marie-Antoinette_1793_2000_© Erwin_OlafRoyal Blood-Marie-Antoinette-1793-2000 par Erwin Olaf

Robe-manteau_Passage_43_Printemps-Ete_2005_©_DiorRobe-manteau, Passage 43 collection Printemps-Eté 2005, Dior par John Galliano

Source d’inspiration éternelle, Marie-Antoinette est cette année le point de départ de la nouvelle collection automne-hiver 2019-20 Biguine Paris. Le coiffeur s’associe donc tout naturellement à cette exposition en créant sa version « rock » de Marie-Antoinette, avec une nouvelle proposition, de chignon et de maquillage, réalisée grâce aux produits Biguine Paris et un stylisme signé Zadig & Voltaire.

Exposition_Marie-Antoinette_Metamorphoses_d-une-image_Creation_Marie-Antoinette_Rock_BIGUINE-PARIS

Exposition Marie-Antoinette, métamorphose d’une image : du 16 octobre 2019 au 26 janvier 2020

À la Conciergerie : 2 boulevard du Palais, Paris 1er

Plein Tarif : 9€

Tarif réduit et groupe : 7€

Informations complémentaires et réservations sur www.paris-conciergerie.fr

Frédéric Blanc

About Fred

Frédéric Blanc, styliste photo, attaché de presse et fashion éditor de Fashion-spider, le magazine spécialisé mode et beauté, fait partie des figures incontournables de Paris.

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