Double actualité pour Oliver Lapidus

By on 26/07/2017

Ces dernières semaines ont été chargées en événements mode avec les présentations haute couture ainsi qu’en annonces concernant les nominations et les débarquements des directeurs artistiques dans les grandes maisons. Si la nouvelle la plus importante reste l’arrêt prématuré, avant la fin de son contrat, de Bouchra Jarrar chez Lanvin, la seconde est indéniablement l’arrivée d’Oliver Lapidus à son remplacement.

Olivier_Lapidus_portrait_©_Shoky_van_der_Horst

Diplômé de l’école de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, Olivier Lapidus commence sa carrière en France, chez Pierre Balmain, puis au Japon, avant de reprendre la tête de la Maison familiale, Ted Lapidus, de 1989 à 2000. Il obtient en 1994, un Dé d’Or de la Haute Couture récompensant son travail avant-gardiste entre luxe et innovation. Il s’intéresse très tôt aux nouvelles technologies et en fait une ligne directrice pour sa haute couture. Ses recherches l’orientent vers l’intégration de l’électronique dans le vêtement, les textiles micro-encapsulés ou à l’énergie solaire, dentelles et impressions fractales.

En réel couturier, il ne se satisfait pas uniquement de créer des tenues, mais également s’implique dans l’évolution des tissus en concevant, avec les soieries lyonnaises de Cédric Brochier, un tissage de fibres optiques afin d’imaginer des robes lumineuses. Cette innovation, qui réconcilie la plus pointue des technologies et la plus traditionnelle des techniques, trouve aujourd’hui d’autres applications dans des domaines aussi divers que l’aérospatial, l’automobile ou la santé.

En 2001, il part en Chine et signe plusieurs lignes de décoration, apportant son approche de couturier innovant à l’univers du design. Après avoir donné des conférences à l’université Tsinghua à Pékin, il poursuit ses recherches textiles, notamment autour du multimédia.

A partir de 2003, basé à Paris, il dessine diverses gammes d’objets comme du mobilier, des luminaires ou des lunettes et conçoit la décoration de l’hôtel Félicien.

C’est lors de la semaine de la haute couture automne-hiver 2017-18, qu’ Olivier Lapidus a choisi de signer son grand retour avec l’ouverture de la première Maison de Couture Digitale, en perpétuant ainsi sa démarche initiale : concilier métiers d’art et savoir-faire avec les nouvelles technologies.

Olivier_Lapidus_Couture_FW_2017-18_©_Olesya_Okuneva

Olivier_Lapidus_Couture_AH_2017-18_©_Olesya_OkunevaCollection couture automne-hiver 2017-18

Au travers du web, il propose sur le principe du « see now buy now » des collections chaque saison tout au long de l’année sous forme de films. Luxe oblige, les prises de mesures et les essayages restent organisés sur rendez-vous par la première d’atelier au domicile des clientes, quelque soit leurs situations géographiques.

Elles peuvent suivre, via des clips, les principales étapes de conception de leurs modèles. Secrets de fabrication, broderies de haute voltige, détails de passementerie, ultimes attentions des finitions : tout est sujet à commentaires du créateur pour éclairer son savoir-faire. Même sur internet, la couture demeure un métier artisanal dont le temps de réalisation est incompressible.

Pour sa première collection, il s’est beaucoup inspiré de sa mère qui a posé pour de grandes maisons de couture et de joaillerie. Ces images d’enfance revisitées lui ont inspiré huit modèles, très jeunes aux formes pures aux couleurs poudrées, dans lesquels les broderies sont comparables à de véritables pièces de joaillerie.

Parallèlement, comme une maison traditionnelle, un prêt-à-porter en séries limitées est disponible avec des pièces graphiques, privilégiant les lignes droites, essentiellement en noir et blanc jouant avec des matériaux délicats. La mousseline et l’organza apportent ainsi des touches de transparence, qui s’intercalent entre les reflets satinés de la ziberline sur des robes de cocktail ou du soir.

Une collection d’accessoires composés de sacs et de chaussures rehaussés d’un O stylisé, représentant la signature «Création Olivier Lapidus» vient compléter l’ensemble des looks.

Quelques jours après la présentation de sa nouvelle maison, Olivier Lapidus a fait la Une de tous les médias avec l’annonce de sa nomination chez Lanvin à la tête de la direction artistique du prêt-à-porter féminin en remplacement de Bouchra Jarrar.

Véritable challenge pour le couturier de 59 ans qui entre dans une maison en pleine tempête, suite au départ, en octobre 2015, du créateur israélien Alber Elbaz. Marquée par son style, après 14 ans de règne, Lanvin semble ne pas pouvoir se remettre de son absence. Malgré les excellentes critiques de la presse des deux collections de Bouchra Jarrar pour le printemps-été 2017 et l’automne-hiver 2017-18, les ventes n’ont jamais réussi à décoller et les pertes s’amoncèlent.

Pour madame Shaw-Lan Wang, PDG et actionnaire principale de la griffe, l’arrivée d’Olivier Lapidus est dans le droit fil de l’élégance représentée par Jeanne Lanvin et sa grande compréhension de l’univers de la maison, du monde de la mode et du design ainsi que son approche résolument moderne, portera Lanvin vers de nouveaux horizons. «Avec beaucoup d’avance sur son temps, Olivier Lapidus s’est toujours intéressé aux nouvelles technologies. Couturier précurseur, il entre aujourd’hui en résonance avec les aspirations de la société et saura relever les défis de la maison Lanvin au XXIème siècle» a déclaré Mme Shaw-Lan Wang.

La première collection d’Olivier Lapidus pour Lanvin sera présentée lors de la Paris Fashion Week printemps-été 2018.

On souhaite une excellente réussite à Oliver Lapidus pour ces deux nouveaux Challenges

Texte: Frédéric Blanc/ photos collection Création Olivier Lapidus: Olesya Okuneva

About Fred

Frédéric Blanc, styliste photo, attaché de presse et fashion éditor de Fashion-spider, le magazine spécialisé mode et beauté, fait partie des figures incontournables de Paris.

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