À la découverte de la mode Australe

By on 15/02/2022

Peu connue en Europe, la culture australienne est pourtant riche et diversifiée. Pour parer à cette lacune, l’Ambassade d’Australie en France a décidé d’organiser un programme d’envergure afin de faire découvrir à la capitale parisienne toutes les facettes de la culture et de la société de cet immense continent aux multiples facettes.

 

Australia Now propose une exploration du pays au travers de différentes thématiques comme la découverte des langues, des cultures autochtones aux enjeux scientifiques et des innovations, en passant par l’art contemporain, la danse ou encore la mode.

Pour la première fois en Europe, l’exposition Piinpi : Mode aborigène contemporaine met à l’honneur le mode de vie australien, les créateurs et surtout leurs engagements pour la planète.

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Installée à l’ambassade d’Australie au cœur du 15e arrondissement, elle propose une sélection de pièces imaginées par les créateurs majeurs ainsi que la nouvelle génération de designers locaux. Conçue par Shonae Hobson, une femme Kaanntju de l’est du Cap York, l’installation invite le visiteur dans une plongée au cœur de la création de pièces de mode contemporaines, mais riches d’un héritage ancestral.

Le parcours s’ouvre sur les créations de la designer et artiste peintre Lyn-Al Young. Basée à Melbourne elle propose des pièces sur-mesure qui partagent les récits de ses origines Gunnai, Wiradjuri, Gunditjmara et Yorta du sud-est de l’Australie.

La collection présentée ici s’appuie sur le langage visuel riche de Lyn-Al Young pour inviter les visiteurs à un voyage conceptuel à travers le pays. Quatre robes en soie aux formes contemporaines, tout à fait en accord avec les codes de la mode internationale, sont enrichies de peintures réalisées à la main selon des techniques ancestrales.

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Indissociable de la culture traditionnelle, l’art du tissage est mis en exergue dans la collection Maara Collective x Bula’bula Arts. Imaginé par Julie Shaw, une femme Yuwaalaraay, basée aujourd’hui à Sydney, ce collectif est une marque de luxe proposant des lignes Resorts en collaboration avec des artistes artisans et créateurs textiles pour développer des collections célébrant la culture autochtone.

Pour cette collection Resort 20, les coloris rendent hommage aux paysages australiens dans des dégradés de jaune ocre, d’orange et de brun. Les chapeaux et les sacs de leur côté rendent hommage au tissage des femmes Yolngu de l’est de la terre d’Arnhem, dans le Territoire du Nord Australien.

Exposition_Piinpi_creations_Maara_Collective_x_Bulabula_Arts_©_frederic_Blanc

Mode et art se rejoignent dans les créations d’Elverina Johnson, une femme Gurugulu et indini, Gimuy, originaire de Yarrabah dans la pointe nord du Queenslad. Les motifs traditionnels et la symbolique ancestrale rencontrent des matériaux contemporains. Pour cette collection, les artistes de Yarrenty Altere basés au cœur d’Alice Springs, s’inspirent de leur communauté pour immortaliser leur vie quotidienne dans le bush. Des oiseaux, des plantes et des passants figurent dans des créations pleines de fantaisie. On retrouve également les créations de Trudy Inkamala, Maelene Rubuntja Rubuntja, Roxanne Oliver, Rosabella Ryder et Rhonda Sharpe.

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Grace Lilian, utilise une technique ancestrale utilisée par son grand-père pour des coiffes, qu’elle transpose aujourd’hui pour la création de plastrons majestueux réalisés en sangle de coton, plumes d’oie et fil de coton. A l’image de techniques utilisées pour la couture, ces œuvres se placent à mi-chemin entre des œuvres artistiques et des pièces ornementales de luxe.

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Depuis les années 1970, la production textile, avec notamment la linogravure et la sérigraphie, fait son apparition dans les ateliers isolés du bush pour assurer aux personnes vivant sur les terres ancestrales un moyen de subsistance et favoriser la pratique artistique. Cet art se retrouve dans la collection Wubuul Buii, présentée lors du défilé de mode de la Foire artistique aborigène de Cairns en 2019. La transposition de leurs créations en collection unique d’art-à-porter a permis aux artistes de perfectionner leurs compétences et de travailler aux côtés de créateurs de mode, tout en conservant la propriété et l’autorité créative de leurs motifs et créations.

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Comme partout dans le monde, impossible de passer à côté de la tendance sportswear. Elle se retrouve dans le thème Blak and Deadly inspiré par la culture populaire et la mode streetwear. Les créateurs Aborigènes qui vivent et travaillent dans les grandes villes remettent en question les constructions occidentales de l’identité noire par le biais de formes d’expression authentiques et puissantes qui parlent de la culture des jeunes et de la confluence des identités locales et mondiales.

On y retrouve des pièces de Lisa Waup, Ingrid Verner, Collen Tighe Johnson et de Teagan Cowlishaw, fondatrice du label AARLI qui propose des collections audacieuses en intégrant des mots d’argot autochtone comme « Deadly », qui signifie cool ou excellent, dans ses créations. Parmi ses best-sellers sa combinaison à paillettes noire est l’incarnation du « Blak empowerment » par la mode.

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Enfin impossible de passer à côté du mouvement slow fashion et développement durable.

Très attachés à leur continent, les artistes et designers locaux ont depuis longtemps intégré dans leurs créations le principe de recyclage. Fondée en 2005, le centre d’art de Anindilyakwa, basé à Groote Eylandt, au large de la Côte-Nord de l’Australie, favorise les initiatives artistiques avec les entreprises locales. C’est ainsi qu’est née la collaboration entre artistes et gardes forestiers qui utilisent des graines, des coquillages ou encore les débris rejetés par l’océan, tel que des filets de pêche pour créer des vêtements ou des accessoires comme des dilly-bags, des paniers traditionnels.

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Exposition_Piinpi_creations_centre_dart_de_Anindilyakwa_Upcycling_©_frederic_Blanc

Exposition Piinpi : mode Abotigène : du 31 janvier au 19 avril 2022

Ambassade d’Australie : 4 rue Jean Rey, Paris 15

Visites de l’exposition du lundi au vendredi de 9h à 17h.

 

Conjointement à cette exposition, le BHV propose Couleurs Australie, un voyage chromatique aux couleurs du continent. Divisé en deux temps, le grand magasin propose une mini exposition dans l’observatoire donnant un petit avant-goût de l’exposition Piinpi.

Le rez-de-chaussée se dote d’un pop-up store éphémère mettant à l’honneur une sélection de marques incontournables et de jeunes designer, avec en exclusivité un tote-bag dessiné pour l’occasion par le couturier australien Martin Grant.

On y retrouve en autres : les maillots de bain Bond-Eye, les créations en laine Mérinos Emu Australia, les boots Blundstone, les produits de maroquinerie Brontibay, les collections d’accessoires textiles éthiques et écoresponsables Idaia. Le domaine de la beauté n’est pas oublié avec Evo, le spécialiste des soins pour tous les types de cheveux, O&M, qui depuis 2010 s’est spécialisé dans les couleurs pour cheveux convenant aux personnes atteintes d’eczéma, et qui depuis a étendu sa gamme professionnelle à l’ensemble des soins pour la chevelure. Enfin Bondi Wash, pionnière dans la cosmétique naturelle, en associant les bienfaits des ingrédients issus de la flore australienne et les senteurs locales pour toute la famille et la maison.

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Le café éphémère Fitzroy invite le public à prendre une pause tout en découvrant la culture du café emblématique de Melbourne et Sydney.

Couleurs Australie au BHV : du 29 janvier au 17 février 2022

 

Frédéric Blanc

 

About Fred

Frédéric Blanc, styliste photo, attaché de presse et fashion éditor de Fashion-spider, le magazine spécialisé mode et beauté, fait partie des figures incontournables de Paris.

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