Les Georgettes by Altesse, rencontre avec Céline Guilhermet

By on 23/04/2022

S’il n’est pas toujours facile de se créer un nom dans le monde de la mode, ce n’est pas le cas pour la marque Les Georgettes, qui depuis de 2015, ne cesse de s’imposer comme un incontournable de l’univers du bijou. Fashion-Spider vous propose de revenir sur cette success-story.

 

Implantée au cœur de l’Ardèche, la marque fait partie du groupe Renaissance, une entreprise familiale qui a vu le jour en 1905 sous l’impulsion de Marius Legros, un jeune artisan spécialisé dans le bijou. En 1912, il rejoint sa famille, installée à Saint-Martin-de-Valamas et ouvre son propre atelier. En 1917, son frère Georges Legros ouvre les ateliers GL dans la commune voisine au Cheylard. Il faudra attendre 1998 pour la réunification des deux sociétés qui donne naissance à la Maison Altesse, au cœur de la vallée du bijou en Ardèche. En 2006-2008, l’entreprise reçoit le Label Patrimoine Vivant Français et Joaillerie de France. Parallèlement, elle se développe à l’international.

Reprise en 2014, par le Groupe Renaissance, ce dernier s’appuie sur le savoir-faire des ateliers pour développer l’activité, qui donne naissance en 2015 à la marque Les Georgettes by Altesse, un concept unique de bijoux personnalisables réunissant l’expertise des Maisons Altesse et des cuirs Texier.

Composées de bracelets modulables, les pièces se font immédiatement remarquer par la presse et une clientèle séduite par la facilité d’adaptation des pièces selon ses envies, ses humeurs et ses looks grâce à un système de personnalisation illimitée mêlant le métal au cuir.

Les_Georgettes_by_Altesse_Bracelets_BANQUET_COLORE_2022 Ligne Banquet Coloré

Face au succès grandissant, Céline Guilhermet propose différents types de bracelets ajourés et une gamme de cuir toujours plus large afin de répondre à la demande croissante des clientes devenues des « Georgette Addicts ». La gamme de bijoux personnalisables s’étend rapidement aux bagues, aux colliers, aux boucles d’oreilles et même aux montres. Une ligne de sacs et de petite maroquinerie vient compléter l’ensemble en proposant un réel univers de marque qui se retrouve aujourd’hui dans de nombreuses bijouteries aux côtés des grands noms de la joaillerie.

Celine_Guilhermet_Les_Georgettes_by_Altesse Céline Guilhermet 

F-S : Avant d’imaginer les Georgettes vous avez travaillé durant six ans dans différentes maisons spécialisées dans la mode et les accessoires. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours, qui vous a amené à devenir aujourd’hui une créatrice reconnue dans le monde du bijou ?

Je me suis engagée dans la création depuis longtemps !
Après un bac Art Appliqué, j’ai rejoint Paris pour un BTS design industrielle à l’ENSAAMA. En fin de BTS, j’ai gagné un concours de design organisé par la société horlogère Opex, qui m’a recrutée comme designer, j’avais tout juste 20 ans. J’ai dessiné le modèle Ballerine qui est toujours en vente aujourd’hui !
J’ai continué mes études en parallèle avec un DSAA mode et environnement à l’école Duperré. Je voulais compléter mon cursus et j’aime cette alliance du design industriel et de la mode !
Durant quelques années, j’ai mélangé les statuts, j’étais à mi-temps salariée où j’ai travaillé pour les musées de la ville de Paris sur de l’objet dérivé, également dans le domaine de la bijouterie pour les licences de bijoux Thierry Mugler, Cerutti ou Ted Lapidus tout en maintenant une activité freelance dans le domaine de la cosmétique ou pour la marque Lacoste.
A côté de ces missions, j’ai toujours développé des projets autour de la bijouterie et de l’horlogerie. En 2001 avec mon amie Sabine Puche nous avons lancé la marque « Les Femmes à Barbes », marque d’accessoires, de pièces uniques numérotés où nous utilisons des fins de stocks de tissus haute couture. Nous fabriquions également des bijoux, à l’époque j’utilisais déjà du cuir pour de longs sautoirs qui mélangeaient chaines et ronds colorés de cuirs.
Puis j’ai co-fondé une deuxième marque « Anna-Rose » avec Karine Leclercq Margraff, une marque horlogère swiss-made qui mettait à l’honneur la féminité avec un petit twist vintage.
En 2011, quand je visite les usines Altesse, je suis impressionnée par les savoir-faire, à ce moment-là, je sais et je sens qu’il y a quelque chose à inventer autour d’une fabrication française et de ces beaux métiers.

F-S : Multitâches, vous êtes également directrice du marketing. Comment faites-vous pour gérer vos deux casquettes ? Le marketing étant souvent chronophage et compliqué pour les créatifs qui préfèrent généralement se détacher de la partie commerciale.

Concernant la direction marketing je suis épaulée par mon adjointe Lise Frinzi avec qui je travaille depuis plusieurs années et avec qui je forme un bon binôme. Oui, c’est intense et cela mêle beaucoup de sujets. Pour moi ce ne sont pas des casquettes distinctes puisqu’il s’agit de porter la marque et de la faire grandir. La vision d’ensemble permet d’apporter de la cohérence et permet d’apporter du sens.
Pour la partie purement création, nous avons un studio en intégré et nous travaillons ensemble au démarrage des collections. J’aime le côté collaboratif de notre travail. Pour cette partie-là, deux fois par an, nous nous isolons, pour vraiment laisser place à la création et laisser émerger les idées et envies de chacun.

F-S : comment vous est venue l’idée de cette collection personnalisable ?

Au début la volonté était de mixer les métiers du bijou de l’Ardèche et les métiers du cuir de la Drome. La première idée était de pouvoir « jouer » avec son bijou. J’aime quand un lien se créé avec l’objet, quand les objets ont plusieurs vies et plusieurs fonctions. Pour cette collection je n’avais aucune contrainte, j’ai laissé la place à la création et l’envie d’une manchette graphique qui serait « habillée » par un cuir est née. J’avais déjà travaillé sur des idées de collections personnalisables en bijouteries qui n’étaient pas sortie car trop complexe. La personnalisation génère beaucoup de références et à l’époque cela avait fait peur. Pour Les Georgettes, nous y sommes allés et c’était le bon moment !

F-S : Plusieurs marques se sont essayées aux produits personnalisables, mais peu ont réussi. Comment expliquez-vous votre succès ?

Difficile à expliquer, peut-être que la manchette est un bijou fort, que nos designs sont graphiques et reconnaissables. Notre principe de personnalisation est très simple et facile à utiliser ! Peut-être également que l’association du bijou et du cuir à donné une personnalité et une belle valeur à la marque. Dernier point important, le jeu de la couleur qui donne une vraie légitimité à la personnalisation.

F-S : Précurseur dans le domaine du made in France, pourquoi ce choix était-il important dans la réalisation de vos collections ?

Je suis engagée et militante pour la fabrication française depuis longtemps. En 2011, c’est ce qui m’a attiré pour cette usine et cette entreprise ; J’avais déjà à cœur de ne pas m’inscrire dans les métiers de la « fast fashion ». Je souhaitais créer pour une consommation qui ait du sens.
Ce choix était la condition de cette collection puisque j’ai travaillé avec nos savoir-faire en interne !
Aujourd’hui le choix de cette fabrication est toujours important. Derrière nos bijoux, il y a beaucoup de personnes et de métiers qui participent à la fabrication de chaque pièce. Plus que jamais nous devons expliquer comment nous travaillons et comment nous arrivons à résoudre l’équation d’un Made in France accessible.

F-S : En total accord avec l’air du temps, vous allez encore plus loin dans la création responsable en adoptant le virage de l’upcycling. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Oui dans la poursuite de cet engagement pour une fabrication responsable, la suite logique a été de nous demander comment nous pourrions travailler avec nos surplus de stocks.
Nous avons initié un projet de pochettes up-cyclées réalisées en une découpe avec nos surplus de cuirs. Je suis fière de la réalisation de ce projet ! Il permet aujourd’hui de remplacer certains cadeaux que nous faisions en Asie par des cadeaux réalisés en France avec nos chutes de matières.
Dans cette même perspective, nous avons lancé un projet avec l’école Duperré afin de proposer aux étudiants une recherche autour de nos surplus et déchets. Les étudiants ont reçu du métal et du cuir et ont réalisé leur propres recherches et processus de création autour de ces matériaux. Nous les avons également emmenés en Ardèche afin de les sensibiliser à la production et la fabrication qui se cache derrière tout produit.

F-S : Pour l’été 2022, vous proposez une collection festive autour de trois thèmes « Retrouvailles », « Banquet Coloré » et « Bal Pop ». Résolument joyeuses les propositions mettent l’accent sur une envie de faire la fête, de se retrouver autour de moments qui nous ont tant manqué depuis deux ans. Pouvez-vous nous en dire plus sur les inspirations qui vous ont amené à imaginer ses nouvelles pièces ?

C’est tout à fait ce que vous énoncez. Nous nous sommes projetés en nous disant que le covid serait derrière nous, que nous aurions envie de nous retrouver et de faire la fête !

Envie de joie et de retrouvailles, de plaisirs simples autour d’un repas, de musique et de joie !

Bon nous avions un peu trop projeté car le covid est toujours présent, mais notre collection est là aussi pour amener ce souffle de joie et de couleur !

Les Georgettes-by-Altesse_ligne_BANQUET_COLORE_2022 Ligne banquet Coloré

Les_Georgettes_by_Altesse_bracelets-colliers_RETROUVAILLES_2022 Ligne Retrouvailles

Les_Georgettes_by-Altesse_bracelet_bague_collier_BANQUET_COLORE_courtesy-Les_Georgettes Ligne banquet Coloré

Rendez-vous sur le site pour découvrir les intemporels et les nouveautés printemps-été 2022, la liste du revendeur le plus proche de chez vous, ainsi que les boutiques Les Georgettes by Altesse :

-11 rue de Sévigné, 75004 Paris

-Centre Commercial Les Passages: 5 rue Tony Garnier, 92100 Boulogne Billancourt

-Centre Commercial Les 4 Temps: 2 Parvis de la Défense, 92800 Puteaux

-Galerie Commerciale de la Gare Montparnasse, 75015 Paris

 

Frédéric Blanc

 

About Fred

Frédéric Blanc, styliste photo, attaché de presse et fashion éditor de Fashion-spider, le magazine spécialisé mode et beauté, fait partie des figures incontournables de Paris.

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