Les parfums Louis Vuitton, une nouvelle invitation au voyage

By on 28/06/2016

En 2016, Louis Vuitton explore l’univers du parfum. Inédit et ancré dans son histoire, ce chemin olfactif se nourrit de l’attachement du malletier pour les nécessaires de beauté, les flacons de voyage et les fragrances estampillées Louis Vuitton nées au XXe siècle. La maison dévoile son atelier de création installé à Grasse, le parcours de son parfumeur Jacques Cavallier Belletrud et la palette de matières exclusives qu’il s’est constituée depuis son arrivée.

Le malletier Louis Vuitton tout comme ses descendants ont toujours placé l’innovation au cœur de la création. Aussi Jacques Cavallier Belletrud ne s’est pas contenté d’élaborer une gamme de matières premières hors du commun, pendant plus de quatre ans, il les a propulsées vers l’avant, épaulé par une technologie de pointe.

Jacques Cavallier Belletrud

Jacques Cavallier Belletrud

Une infusion de cuir Louis Vuitton

Il existe déjà de nombreuses notes pour simuler la présence d’un cuir dans une formule mais les visites des ateliers de Louis Vuitton poussent Jacques Cavallier Belletrud à imaginer une infusion sur mesure. De toutes les peaux qu’il est amené à sentir, il aime la douceur du cuir naturel, cette peau beige qui ganse les anses et les poignées des malles et des sacs. Fasciné par la subtilité de son parfum, plus fleuri qu’animal, il commande une extraction de la peau. Infusé dans l’alcool, le cuir se transforme en résinoïde, une matière noire qui sera éclaircie jusqu’à l’obtention d’une note limpide, douce et sensuelle.

Infusion Cuir Louis Vuitton

Infusion Cuir Louis Vuitton

Des fleurs exclusives, une palette issue du bout du monde

Curieux des révolutions technologiques, le parfumeur s’intéresse depuis longtemps à l’extraction au CO² super critique. Baignées dans ce gaz à froid, les plantes révèlent leur subtilité. Il a l’idée de tester ce procédé sur les fleurs fraîches. Pour la première fois, ces fleurs disposent d’un extrait à leur mesure. Sur la mouillette, le parfum est pur, vaporeux. Cette extraction au CO² super critique de la rose de mai grassoise et du jasmin grandiflorum grassois est une exclusivité de la maison Louis Vuitton.

Infusion Cuir Louis Vuitton

Infusion Cuir Louis Vuitton

Depuis son arrivée chez Louis Vuitton, Jacques Cavallier Belletrud n’a cessé de parcourir le monde. En Chine, alors qu’il vient contrôler la qualité d’une récolte d’osmanthus, il découvre les productions de magnolia et de jasmin sambac, cultivées pour aromatiser les thés locaux exportés dans le monde. Ces espèces venues de Chine l’inspirent. Il les sélectionne dans sa palette de notes olfactives et va jusqu’à les perfectionner, de retour à Grasse, en façonnant les matières dont il rêvait.

Les citroniers à Grasse

Les citroniers à Grasse

Le domaine Les Fontaînes Parfumées

Lorsque Jacques Cavallier Belletrud se rendait à l’école à Grasse, il passait devant le portail du domaine Les Fontaines Parfumées. Jamais il n’aurait pu imaginer que ce lieu deviendrait en 2016 son atelier de création. A l’époque, le parfum inondait chaque ruelle de Grasse. A huit ans, il explique à son père parfumeur qu’il veut faire le même métier. Chaque soir, ce dernier lui remet des mouillettes trempées dans des essences et il doit attendre jusqu’au petit matin pour en livrer un compte rendu dans des carnets. Lorsqu’il travaille bien à l’école, son père l’autorise l’été à peser des formules. Son baccalauréat en poche, Jacques Cavallier Belletrud travaille chez Charabot où il apprend à distiller les fleurs. A 18 ans, il confectionne sa première formule. Il sera embauché chez Firmenich où il passera 22 ans. Auteur de Classique de Jean-Paul Gaultier, L’Eau d’Issey ou Opium pour Homme d’Yves Saint Laurent, il est nommé maître parfumeur de Louis Vuitton en 2012.

Jacques Cavallier Belletrud

Jacques Cavallier Belletrud

Une histoire de peaux

Dès le Moyen-Âge et avant de distiller du jasmin et d’extraire de la concrète de rose de mai, Grasse voit naître les tanneries. La ville dispose d’une eau de source qui la traverse et attire au XIIe siècle les tanneurs qui ont besoin de traiter leurs peaux. Pour les tanner, on imbibe les cuirs de poudre de myrte et de lentisque qui leur confèrent une teinte verte typique des peaux grassoises. Au XVIe siècle, la mode italienne et espagnole des objets parfumés -gants, maroquinerie, ceintures- se propage jusqu’en France. C’est la naissance des maîtres parfumeurs gantiers. Les essences permettent de dissimuler la senteur trop présente du cuir et il devient le support de fragrances délicates. Grasse dispose d’un climat idéal pour la culture de la tubéreuse, de la rose, du jasmin, de la fleur d’oranger et de la violette, qui servent à embaumer les gants de cuir. Au XIXe siècle, la parfumerie connaît un essor sans précédent. Les gants parfumés cèdent alors la place aux fragrances liquides.

Gants en cuir

Gants en cuir

Baptisé Les Fontaines Parfumées, le domaine disposait depuis les années 1920 d’une fontaine à parfums installée dans la rotonde où les visiteurs venaient remplir leurs flacons. Rachetée par Louis Vuitton en 2013, la propriété est désormais le point d’ancrage des parfums Louis Vuitton et pour LVMH un lieu de création olfactive. De même, François Demachy, parfumeur Dior , va diriger son atelier de création au coeur des Fontaines Parfumées. Un retour aux sources pour ce grassois d’origine qui permet à la maison de l’avenue Montaigne de renouer avec ses racines provençales qui, depuis la création de Miss Dior en 1947, lui inspirent ses fragrances.

Les rosiers à Grasse

Les rosiers à Grasse

La fontaine à parfums sous la rotonde a été restaurée. En janvier, un parfum de mimosa s’écoule faisant écho aux récoltes hivernales, puis c’est la violette en février, la fleur d’oranger en avril, de l’eau de rose de mai au printemps et du jasmin jusqu’à la fin de la cueillette à l’automne.

Un atelier de création et de passions olfactives

Au centre de la propriété se trouve la Bastide. On y aperçoit le salon d’hiver en rotonde avec la fontaine parfumée qui y est installée. Un escalier mène au bureau de Jacques Cavallier Belletrud. Au deuxième étage, l’atelier de création dispose de pièces réfrigérées. Quant à l’ancien moulin qui servait à préparer l’huile d’olive, il accueillera des formations olfactives pour le personnel de la maison.

Imaginé par l’architecte paysagiste d’origine grassoise Jean Mus, le jardin est un eden olfactif : ici, des orangers, bigaradiers, citronniers, bergamotiers de Calabre, cédratiers, violettes, jasmin grandiflorum et rose centifolia. Un peu plus loin, des espèces végétales venues d’Inde ou d’Amérique du Sud.

Archives Louis Vuitton

Archives Louis Vuitton

Dès les premières malles en 1854, le parfum est présent dans le sillage de la maison Louis Vuitton. Conçus pour protéger les objets les plus fragiles pendant de longs trajets, ces bagages contiennent des compartiments capitonnés pour les senteurs. Puis, dans les années 1920, viendront les nécessaires de beauté et la création de brosse à cheveux en écaille, de miroirs en ivoire ainsi que des fioles de parfum. La marque fait appel à des artistes qui imaginent les décors des flacons en cristal gravé : des Éditions d’Art signées de Camille Cless-Brothier, Gaston Le Bourgeois ou André Ballet. La maison Louis Vuitton lance son premier parfum en 1927 : Heures d’Absence. Suivront Je, Tu, Il en 1928, Réminiscences et Eau de Voyage en 1946.

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