Les nouveaux noms de la Haute couture printemps-été 2023

By on 13/02/2023

Moment incontournable de la mode française, la semaine de la haute couture a eu lieu en cette fin janvier 2023 afin de présenter les créations les plus grandioses des maisons les plus prestigieuses du monde.

 

Si autrefois, peu de maisons étrangères étaient inscrites au calendrier officiel, la Fédération de la haute couture et de la mode accueille de plus en plus de nouveaux noms venus des quatre coins du globe.

Aux côtés de maisons étrangères habituellement présentes comme Georges Hobeika, Maison Rabih Kayrouz, Zuhair Murad, Elie Saab (Liban), Rahul Mishra (Inde), RVDL Ronald Van Der Kemp (Hollande), Giorgio Armani, Victor&Rolf, Valentino, Aelis, Fendi (Italie) et Yuima Nakazato (Japon), on a retrouvé la collection de l’Espagnole Juana Martín, entrée la saison dernière au calendrier officiel, ainsi que quatre nouvelles maisons étrangères.

Fidèle à ses racines espagnoles, Juana Martín aime puiser dans l’histoire de son pays pour imaginer des collections aux formes avant-gardistes. Pour sa collection printemps-été baptisée « Orígenes », elle s’inspire de ses étés passés à Malaga. Un lieu particulièrement inspirant pour « concevoir le dressing d’une femme élégante et transgressive, qui ose faire un pas de plus vers l’évolution et le développement personnel ».

Passionnée par les collaborations, elle accessoirise ses tenues avec les chaussures de Christian Louboutin, les sacs de Nadia Chellaoui et les bijoux de l’orfèvre Plata Pura. Elle profite ainsi de son défilé pour mettre en avant le travail de créateurs de renom et sa vision du design.

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Après Rahul Mishra, c’est au tour du couturier et artiste indien Gaura Gupta d’intégrer le calendrier de la Fédération Française. Encore inconnue en France, la marque fait pourtant partie des grands noms de la mode indienne depuis 18 ans. Diplômé de la Central Saint-Martin, Gaura Gupta ouvre sa maison de couture en 2004 en imaginant des collections basées sur le surréalisme et le fanatisme en fusionnant les techniques de construction et d’embellissement indigènes avec son idée très personnelle du futur.

Pour sa première présentation en France, il imagine la collection « Shunya » (zero en Sanskrit), une exploration des possibilités de mouvement entre le zéro et l’infini avec des tangentes de mythologie, de fantaisie et de surréalisme. Il en résulte des propositions architecturales à l’apparence fragile, mais apportant une grande force à celles qui les arborent. Les robes sculpturales aux formes volumineuses sculptées dans des tissus tissés à la main en or et en argent côtoient de somptueuses robes drapées dans le satin, la mousseline ou l’organza et rehaussées de pierreries. En clin d’œil au Kundalini, le serpent indissociable de l’Inde s’impose sur plusieurs modèles en se faufilant et s’entrelaçant sur tout le corps.

Avec cette collection, Gaura Gupta impose sa vision de la mode tout en prouvant que l’artisanat manuel ancestral et le design futuriste sont complémentaires pour une mode contemporaine.

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Le Maroc a fait son entrée au Calendrier dans un moment de calme et de sérénité avec la collection de Maison Sara Chraïbi baptisée « l’étoffe des songes ».

Née à Rabat en 1982, Sara Chraïbi a grandi dans un univers entouré d’art et de culture. Passionnée par la broderie, elle entreprend des études d’architectures dans son pays avant de les poursuivre à Paris en intégrant un DEA en philosophie et théorie d’architecture. Parallèlement à ses études, sa passion pour la mode et la couture se développe dans la capitale et lui donne envie de donner un nouveau souffle contemporain aux savoir-faire et métiers d’art du Maroc.

En 2011, elle ouvre sa maison de couture et puise dans son passé d’architecte en proposant une mode aux lignes pures, rehaussées de broderies issues de différentes influences.

Entre tradition et modernité, sa collection rend hommage à la féminité. Les coupes à la fois simples et épurées sont parfaitement réalisées et enrichies de broderies rendant hommage au travail de parurier, si cher à l’artisanat marocain, mais également à ceux du continent nord-africain et méditerranéen.

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Enfin Robert Wun, né à Hong-kong et basé à Londres a fait une entrée fort remarquée en clôturant la semaine de la haute couture. Gagnant de l’Andam en 2022, le jeune designer a puisé dans ses peurs pour imaginer sa collection « Fear ». Peur d’endommager les étoffes, de les tacher, de casser les accessoires, pour mieux imaginer des pièces savamment maîtrisées mettant ses démons en valeur. Bien qu’un peu old school, décousue et sans réel thème la collection propose quelques jolies pièces.

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Non inscrit au calendrier officiel, alors qu’il présente à Paris depuis 2016, Ashi Studio a proposé un défilé magistral et poétique, mettant chacune de ses pièces en exergue. Très appréciées par une clientèle haut de gamme à la recherche de modèles réellement différents à fortes personnalités, les créations du Libanais Mohammed Ashi mériteraient largement leur place au sein du calendrier officiel de la haute couture parisienne.

Amoureux de l’art, Ashi propose depuis 2007 un vestiaire à l’élégance intemporelle et cependant moderne, dans lequel l’architecture tient une large prépondérante grâce à un goût prononcé pour les volumes. Loin du show off de la mode libanaise, Ashi donne la priorité au travail de la coupe grâce à ses ateliers dignes des plus grandes maisons. Si comme pour ses confrères, le couturier voue une passion pour la broderie, les siennes ne sont pas là juste pour briller, elles s’intègrent aux tenues pour mieux les transformer en œuvres d’art. Ici le show off n’a pas sa place, seul le raffinement prime.

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Frédéric Blanc

 

About Fred

Frédéric Blanc, styliste photo, attaché de presse et fashion éditor de Fashion-spider, le magazine spécialisé mode et beauté, fait partie des figures incontournables de Paris.

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