Les œuvres de Stephen Jones exposées au Palais Galliera

By on 30/10/2024

Si le chapeau a pratiquement disparu de nos dressings, il reste un accessoire fascinant qui continu de parer les looks des grandes maisons lors des défilés. Pour mettre en valeur l’art de la chapellerie, le Palais Galliera a choisi de présenter l’œuvre de Stephen Jones, l’un des plus grands modistes contemporains au travers d’une rétrospective présentant la diversité de ses créations.

 

Né en 1957 près de Liverpool, Stephen Jones se forme à la Saint-Martins School of Art. En 1980, il ouvre à Londres sa première boutique dans laquelle il propose rapidement deux collections de chapeaux par an. Membre du mouvement londonien des « Nouveaux Romantiques », c’est grâce à ses rencontres dans l’univers de la musique, et notamment Boy Georges, qu’il fait ses premiers pas dans le monde de la mode. Il commence alors à collaborer avec les maisons de haute couture et tisse progressivement des liens étroits avec les plus grands noms comme Christian Dior, Jean Paul Gaultier, Claude Montana, Thierry Mugler, Vivienne Westwood, John Galliano, Comme des Garçons, Walter Van Beirendonck, Louis Vuitton…, lui permettant de participer aux collections les plus iconiques de ses 25 dernières années.

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Alors que ce grand nom de la mode reste encore peu familier du grand public, le Musée de la Mode de Paris a décidé pour la première fois depuis plus de quarante ans, de mettre en place une exposition entièrement dédiée au chapeau au travers des créations de Stephen Jones.

Avec l’installation riche de près de 400 œuvres constituées de 170 chapeaux, des archives du modiste et une quarantaine de silhouettes complètes avec vêtements et chapeaux, le visiteur est invité à explorer le lien que l’artiste entretient avec Paris, la culture française et la couture parisienne. Son arrivée à la capitale et sa collaboration avec les maisons de luxe ont en effet bouleversé sa vision de la mode et sa création. L’attachement à Paris transparait à travers ses propres collections, par des sources d’inspiration et les thématiques choisies : symboles de Paris et histoire de France, image de la Parisienne, hommage aux couturiers français.

Divisée en cinq sections, l’exposition propose tout d’abord de revenir sur la jeunesse de Stephen Jones afin de mieux comprendre son univers, ses premières rencontres avec les chapeaux et par conséquent ses débuts de modiste à Londres où il fait ses premières rencontres avec le milieu de la mode.

modele_de_la_collection_de_diplome_de_la_saint_martins_school_of_art_porte_par_jane_leonard_1979_photo_peter_ashworth Modèle de la collection de diplôme de la Saint Martins School of Art porté par Jane Léonard, 1979

La seconde section s’intéresse à la découverte de la France et de son importance dans la carrière de l’artiste qui devient alors le chapelier des plus grandes maisons françaises, à qui il apporte la fantaisie anglo-saxonne.

expo_stephen_jones_palais_galliera_2024-25_1_courtesy_fred_blanc Melon Union Jack, printemps-été 2005, collection « handmade in England ». Haut de forme Anna P, printemps-été 2009, collection « VandA »,en hommage à Anna Piaggi

expo_stephen_jones_palais_galliera_2024-25_2_courtesy_fred_blanc Pinky, printemps-été 2003-2004, collection « Poseur ». Velours de coton, broderie en couchure de lané doré, flèche en plume de dinde, pin et carton dorés à la feuille.

Indivisible de la section précédente, la troisième met en lumière Paris, et l’importance qu’a eu la capitale française sur son travail qui s’illustre au travers des noms évocateurs de ses collections à l’image de « Haute couture & Prêt-à-porter (automne-hiver 2017-2018) “French Kiss” (automne-hiver 2012-2022), “Bonnes Vacances” (printemps-été 2022), “A Muse à Paris” (automne-hiver 2024-2025). Cette dernière collection est d’ailleurs un hommage vibrant à Sibylle de Saint Phalle, sa première assistante – nièce de Niki de Saint Phalle et proche de la couturière Madame Grès – qui a introduit Stephen dans l’univers de la mode parisienne.

Cette partie permet de découvrir des créations rendant hommage aux plus grands noms de la couture parisienne (Gabriel Chanel, Madame Grès, Elsa Schiaparelli, Christian Dior, Hubert de Givenchy, Yves Saint Laurent, Cristóbal Balenciaga), où pour chacun il imagine une pièce évoquant leurs coiffures emblématiques.

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Stephen Jones: modèle Balenciaga, automne-hiver 20217-2018, collection « Haute Couture & Prêt-à-porter », fourrure de raton laveur, broderies de perles tubes en verre, paillettes, perles et strass sertis en plastique. Cristóbal Balenciaga: toque Tamboutin en satin de soie, 1961. Hubert de Givenchy: toque en ocelot, taffetas de fibres synthétiques, gros-grain, 1961. Stephen Jones: modèle Hubert de Givenchy, automne-hiver 2017-18, collection « Haute Couture & Prêt-à-porter », vison, velour de coton, strass.

C’est également l’occasion de découvrir l’implication de l’art dans son travail où certaines créations rendent hommage à Giacometti, Cocteau, René Gruau, ou encore de ses créations les plus folles où Stephen Jones n’hésite pas à introduire les objets du quotidien dans ses chapeaux.

stephen_jones_chapeau_bang_automne-hiver_2010-11_photo_ben_toms Chapeau Bang !, automne-hiver 2010-11

Si Paris constitue une source d’inspiration infinie, sa passion pour toute la France se retrouve dans sa collection “Bonnes vacances” (printemps-été 2022), une invitation à la découverte des plus beaux lieux de villégiature français.

expo_stephen_jones_palais_galliera_2024-25_3_courtesy_fred_blanc The Shadow Loung, automne-hiver 2016-2017, collection « Soho », calotte de coton entièrement brodée de perles métamlisées, fil de fer et perles. Chic, printemps-été 2010, collection « ABC », résille de coton recouverte d’organza de polyester brodé de perles tubes. Hippolyte, automne-hiver 021-22, collection « french Kiss », calotte entièrement brodée de perles de verre irisé.

La section quatre se consacre à l’Art du modiste et le travail d’artisan de Stephen Jones qui contrairement à certains chapeliers qui produisent en série, s’intéresse à la création unique réalisée sur mesure ou en toutes petites séries, généralement pour des femmes. Du croquis initial à la finition par l’ajout de garnitures, du dressage des feutres et des pailles à la vapeur sur des formes en bois jusqu’à l’assemblage des matériaux les plus variés, il perpétue les gestes traditionnels d’un savoir-faire unique.

expo_stephen_jones_palais_galliera_a mai_tai_printemps-ete 2006_colelction the perfect hat for_photo_fred_blanc A Mai Thai, printemps-été 2016, collection « The Perfect Hat for… », paille tressée, fleurs en taffetas changeant de polyester, feuilles en satin de soie, plumes, rubans en satin, tiges en métal, strass et perles.

expo_stephen_jone_palais_galliera_sewing_printemps-ete_2018_photo_peter_ashworth Sewing, printemps-été 2018, collection « Hats », toile de coton, impression effet mat, cordonnet de soie, métal.

Enfin, la dernière section invite le visiteur dans l’univers des défilés au travers de ses différentes collaborations avec les plus grands noms de la mode internationale. Cette partie démontre également son talent artistique à se fondre dans les univers radicalement différents allant de Jean Paul Gaultier à Thierry Mugler, Claude Montana, Azzedine Alaïa, Comme des Garçons, John Galliano, Givenchy par John Galliano, Walter Van Beirendonck, Louis Vuitton par Marc Jacobs, Schiaparelli par Marco Zanini, Bertrand Guyon et Daniel Roseberry, Thom Browne et Christian Dior depuis 28 ans.

expo_stephen_jones_palais_galliera_jean_paul_gaultier_photo_ gautier_deblonde Jean Paul Gaultier pour Régine Chopionot: costume pour le tableau « Les Coussins », le Défilé.  Stephen Jones: feutre de laine, drapé de satin de coton, gland frangé en fibres artificielles.

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Azzedine Alaïa:  prêt-à-porter automne-hiver 2004-2005, trenchcoat,en poulain imprimé. Stephen Jones: visière en poulain imprimé doublé de feutre de cachemire. 

Azzedine Alaïa: prêt-à-porter automne-hiver 2004-2005, Perfecto en cuir d’agneau plongé et jupe en coton, broderie anglaise, perles de verre. Stephen Jones: Bonnet en coton, broderie anglaise, perles de verre.

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Claude Montana : prêt-à-porter printemps-été 1988, mini robe en satin. Stephen Jones: création originale  pour l’exposition 2024  en crin artificiel lamé, tulle, perles en plastique et gros-grain de polyester.

Lanvin par Claude Montana: haute couture printemps-été 1990, veste en cuir velours, short en taffetas de soie changeante, ceinture en cuivre. Stephen Jones: chapeau en tulle de soie.

expo_stephen_jones_palais_galliera_thierry_mugler_photo_gautier_deblonde Thierry Mugler: prêt-à-porter automne-hiver 1984-1985, collection « Hiver des anges », robe et voile en mousseline de soie ornée de cristaux, paire de gants en cuir et cristaux. Stephen Jones: Auréole en nylon, fil de fer et cristaux.

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John Galliano: prêt-à-porter printemps-été 2001, Tailleur en bourrette de soie, gabardine en coton imprimé, application de scotch kraft et transparent. Stephen Jones: Chapeau en cocardes et rubans en papier journal et mousseline, structure drapée rn crochet de cisal naturel sur tarlatane.

John Galliano: prêt-à-porter homme automne-hiver 2005-2006, Manteau en cuir brodé, application de velours, pantalon en panne de velours brodé. Stephen Jones: Tricone en garbardine de laine brodée de fil bouclette et ornée d’un plumet.

John Galliano: prêt-à-porter printemps-été 2003, Robe en mousseline de soie créponnée et lamée. Stephen Jones: chapeau en brocart de soie.

 

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Christian Dior par Raf Simons: haute couture printemps-été 2013, Bolero et jupe en soie écrue. Stephen Jones: Béguin en cachemire décoré de fleurs blanches et d’une voilette assortie.

Christian Dior par Kim Jones: prêt-à-porter men pré-fall 2021: Manteau en flanelle de laine, ceinture en jacquard de soie, tee-shirt en jersey brodé et pantalon en brocard de soie. Stephen Jones: Béret en feutre de laine brodé de perles.

Christian Dior par John Galliano: haute couture automne-hiver 2006-2007, robe en crêpe Georgette brodé de sequins de cuivre, bras en résine, peinture métallique, oeuillets en métal, découpes en cuir. Stephen Jones: couronne en perles de résine et métal.

Christina Dior par John Galliano: haute couture printemps-été 2003, manteau façonné de soie. Stephen Jones: chapeau en coton glacé et plâtre.

Christian Dior par John Galliano : haute couture automne-hiver 1998-199, robe pourpoint et cuissarde en veau glacé. Stephen Jones: chapeau en veau glacé.

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Thom Browne: haute couture automne-hiver 2023-24, robe en soie, sequins, châle surdimentionné en taffetas de soie, bottes en nubuck. Stephen Jones: chapeau-gargouille en tweed de cachemire, coton et acier.

Thom Browne: prêt-à-porter homme automne-hiver 2014-2015, veste, gilet et short e, prince-de_galles noir et blanc en laine mérinos, chaussures en laine mérinos et cuir. Stephen Jones: casque en prince de galles en laine.

Thom Browne: prêt-à-porter femme printemps-été 2018, veste et chaps en tulle de polyamide, corset en denim délavé. Stephen Jones: chapeau Sparterie de coton et acier.

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Iris Van Herpen: haute couture printemps-été 2011, robe en deux parties, avant et arrière, en impression 3D à frittage sélectif par laser (SLS), composées principalement de nylon. Stephen Jones: chapeau en acrylique, acrylique miroité, ventilateur éléctrique, haut-parleur, amplificateur, batterie, IPod Nano, interrupteur chromé.

Maison Margiela par John Galliano: haute couture printemps-été 2025, robe-manteau en laine peinte à la main, doublée d’ottoman de soie, plastron, globe, couronne et escarpins avec applications de miroirs en form de diamant, perle, pierres précieuses, dentelle lamée ancienne et feuille d’or. Stephen Jones: couronne et masque avec applications similaires.

Exposition Stephen Jones Chapeaux d’artiste depuis le 19 octobre 2024 au 16 mars 2025

Palais Galliera : 10 avenue Pierre 1er de Serbie, Paris 16

Infos pratiques sur le www.palaisgalliera.paris.fr

 

Frédéric Blanc

About Fred

Frédéric Blanc, styliste photo, attaché de presse et fashion éditor de Fashion-spider, le magazine spécialisé mode et beauté, fait partie des figures incontournables de Paris.

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